Cyrano de Bergerac - Tirade - Edmond Rostand (3è) - Les lettres de Matisse

Cyrano de Bergerac - Tirade - Edmond Rostand (3è)

, par Mme Ridel

CYRANO
 
Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance
Pourrait bien me laisser cette protubérance !
Oh ! je ne me fais pas d’illusion ! - Parbleu,
Oui, quelquefois, je m’attendris, dans le soir bleu ;
J’entre en quelque jardin où l’heure se parfume ;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume
L’avril ; je suis des yeux, sous un rayon d’argent,
Au bras d’un cavalier, quelque femme, en songeant
Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune,
Aussi moi j’aimerais au bras en avoir une,
Je m’exalte, j’oublie... et j’aperçois soudain
L’ombre de mon profil sur le mur du jardin !
 
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac.
Police pour dyslexie ?
Interlignage double ?