"Le Pont Mirabeau" - Guillaume Apollinaire (3è) - Les lettres de Matisse

"Le Pont Mirabeau" - Guillaume Apollinaire (3è) SQ : Lire la poésie contemporaine : la ville

, par Mme Laurence Bot

Le Pont Mirabeau
 
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
 
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
 
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
 
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
 
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
 
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
 
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
 
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
 
Guillaume Apollinaire (1880-1918), Alcools, 1913

Vous pouvez même écouter le poème ici.

Sur cette page http://www.texteimage.com/index.php, vous trouverez une animation pour vous aider dans votre apprentissage.

P.-S.

Wilheim Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est né à Rome en 1880. En 1907, il s’établit à Paris. Ce sera un ami très proche de Picasso. Il aura une liaison avec Marie Laurencin (une peintre), avec laquelle il vivra jusqu’en 1912. Il est mobilisé en 1914, blessé en 1916, trépané et meurt tragiquement de la grippe espagnole en 1918 alors qu’il vient juste de se marier.

Le poème "Le Pont Mirabeau" est un extrait du recueil Alcools paru en 1913. L’auteur y fait allusion à sa rupture avec Marie Laurencin et au-delà, évoque la fuite du temps semblable à l’eau qui s’en va.

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